jeudi, mars 28, 2024
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Joe Biden investi 46e président des États-Unis

Joe Biden a prêté serment mercredi comme 46e président des Etats-Unis, prenant la tête d’un pays traversé par des crises profondes au terme du mandat de Donald Trump qui aura déchiré les Américains et bousculé le monde.

« Moi Joseph Robinette Biden Jr, je jure solennellement que j’accomplirai loyalement les fonctions de président des Etats-Unis et que je ferai de mon mieux pour préserver, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis », a-t-il déclaré, selon la formule consacrée, la main posée sur la bible familiale, face au président de la Cour suprême, John Roberts.

« Un jour nouveau se lève sur l’Amérique », avait tweeté peu avant celui qui est devenu à 78 ans le président le plus âgé au début de son mandat.

La journée restera dans les livres d’histoire aussi en raison de l’accession, pour la première fois, d’une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale. L’ex-sénatrice noire et d’origine indienne Kamala Harris, 56 ans, a prêté serment juste avant Joe Biden en présence de leurs époux, Jill Biden et Doug Emhoff.

Fait sans précédent depuis 150 ans, le président sortant Donald Trump a boudé la cérémonie d’investiture de son successeur.

– « Rassemblement » et « réconciliation » –

Le 45e président de l’Histoire américaine qui, pendant les quatre années de son mandat, a piétiné tous les usages et, pendant plus de deux mois, refusé d’accepter sa défaite, a quitté mercredi matin la Maison Blanche sans avoir rencontré Joe Biden.

Il a néanmoins laissé une lettre pour le nouveau président, dont la teneur n’a pas été dévoilée.

Contrairement à Donald Trump, son vice-président Mike Pence et les ex-présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton sont, eux, aux premières loges durant ce moment fort de la démocratie américaine avec un dispositif de très haute sécurité qui rend la capitale fédérale américaine méconnaissable.

Joe Biden, costume sombre et cravate bleu ciel, masqué à son arrivée comme tous les invités, a échangé un salut poing contre poing avec Barack Obama, dont il fut le vice-président.

La star de la pop Lady Gaga entonne l’hymne national, vêtue d’une volumineuse robe rouge et noir et arborant une grande broche dorée représentant la colombe de la paix. Puis Jennifer Lopez a chanté « This land is your land » (« Ce pays est ton pays »).

Le démocrate accède à la présidence après un demi-siècle en politique avec l’intention de marquer dès le premier jour le contraste — sur le fond comme sur la forme — avec l’ex-homme d’affaires de New York.

Image symbolique pour la « réconciliation » et le « rassemblement » qu’il entend incarner, il a assisté mercredi matin à une messe à la cathédrale Saint-Matthieu de Washington accompagné des chefs démocrates et républicains du Congrès.

« Nous n’avons pas une seconde à perdre pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés », avait-il prévenu mardi soir.

Dès mercredi, il prendra 17 décisions présidentielles pour revenir sur les mesures phares de l’ère Trump, en engageant notamment le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation mondiale de la santé.

Face au Covid-19 qui a fait plus de 400.000 morts aux Etats-Unis mais a été constamment minimisé par son prédécesseur républicain, le démocrate signera un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, appelant aussi tous les Américains à l’endosser pendant 100 jours.

A l’issue d’un mandat marqué par une avalanche de scandales et deux « impeachments », Donald Trump a lui quitté le pouvoir au plus bas dans les sondages, coupé d’une partie de son camp horrifiée par les violences du Capitole le 6 janvier dernier.

Juste avant de partir, il a gracié 73 personnes, dont son ex-conseiller Steve Bannon.

Depuis la base militaire d’Andrews, il a seulement souhaité « bonne chance » à la nouvelle administration sans jamais prononcer le nom de Joe Biden. Il a promis de revenir « d’une manière ou d’une autre », entretenant le flou sur ses projets.

Il est ensuite arrivé en Floride à bord d’Air Force One pour entamer dans son club de Mar-a-Lago, à 74 ans, sa vie d’ex-président.

– Pas de foule mais des drapeaux –

Cette journée de consécration pour Joe Biden se déroule dans un climat très particulier, sous l’effet combiné de la pandémie et du traumatisme encore frais des violences du Capitole qui ont fait cinq morts.

Les mesures de sécurité sont exceptionnelles. Quelque 25.000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays sont déployés. Preuve de la tension: la Cour suprême a reçu une alerte à la bombe juste avant la cérémonie du Capitole, situé juste en face.

Loin des foules immenses qui se pressent traditionnellement sur l’immense esplanade du « National Mall » pour voir leur nouveau président, Joe Biden fera face à plus de 190.000 drapeaux plantés pour représenter ce public absent.

De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la « zone rouge » entre la colline du Capitole et la Maison Blanche.

En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises.

Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d’unilatéralisme en « revigorant » les alliances malmenées sous Donald Trump.

Mais il a aussi déclaré que le républicain avait « eu raison » d’avoir adopté une position « plus ferme face à la Chine ».

L’Europe « a de nouveau un ami à la Maison Blanche », s’est réjouie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avant l’investiture de Joe Biden, invité à une réunion avec les dirigeants de l’Union européenne pour « construire ensemble un pacte fondateur nouveau ».

Le président iranien Hassan Rohani s’est réjoui, lui, de la « fin » de l’ère du « tyran » Donald Trump.

Du côté de l’économie, la prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a appelé à « voir grand » dans la réponse à la crise provoquée par la pandémie et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public.

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