jeudi, mars 28, 2024
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Elections en RDC: l’opposition s’exprime sur deux longueurs d’onde

Main tendue d’un côté et mise en garde de l’autre: les deux têtes de l’opposition ont creusé le sillon de leur différence mardi en République démocratique du Congo où tout un peuple attend le résultat de l’élection présidentielle.

Signe de nervosité dans l’air: des habitants de la capitale, Kinshasa, ont pris d’assaut plus tôt que d’habitude les transports collectifs sur la foi de la rumeur d’une proclamation imminente des résultats provisoires.

Une parfaite fausse alerte: la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a donné aucun signe de vie officiel depuis dimanche quand elle a reporté sine die cette annonce qui fait craindre des troubles.

La journée a été marquée par la main tendue de l’UDPS, le parti d’un des deux candidats d’opposition Félix Tshisekedi, au président sortant Joseph Kabila.

L’UDPS a déclaré mardi que son candidat Félix Tshisekedi était « pressenti gagnant » de l’élection présidentielle. M. Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila ont « intérêt » à se rencontrer, « pour préparer la passation pacifique et civilisée du pouvoir », selon l’UDPS.

Son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, n’a pas démenti des « rumeurs faisant état d’un rapprochement entre le président sortant » et Félix Tshisekedi.

M. Tshisekedi avait lui-même estimé que le président Kabila pourrait « vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations » s’il quitte le pouvoir. « Un jour nous devrons même songer à lui rendre hommage pour avoir accepté de se retirer. Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire du Congo ? », avait-il dit au journal belge Le Soir.

– Machine à rumeurs –

Cet entretien avait relancé la machine à rumeurs sur de possibles négociations entre l’UDPS et le pouvoir pour faire barrage à l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu.

Très confiant en sa victoire, M. Fayulu est soutenu par l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, considéré comme un « Judas » par le président Kabila, et l’ex-chef de guerre et ex-vice-président, Jean-Pierre Bemba.

Mardi, un porte-parole de la Majorité pro-Kabila, Alain Atundu, a eu des mots très durs envers la coalition politique Lamuka formée autour de M. Fayulu, tout en épargnant Félix Tshisekedi.

Mardi, M. Fayulu lui-même a fait l’une de ses premières apparitions devant la presse pour lancer une mise en garde à la Céni voire à ses deux adversaires : « Les résultats électoraux ne se négocient point ».

Parlant aussi au nom de cinq autres candidats mineurs, il a enjoint la Céni à publier les résultats « dans un bref délai ».

Comme la Conférence épiscopale, il affirme que « le peuple congolais connaît déjà le résultat » et « le véritable vainqueur de l’élection présidentielle ».

L’UDPS a aussi mis en garde « la Céni contre toute conspiration qui modifierait l’expression de la volonté du souveraine primaire ».

Tout comme la Conférence épiscopale, la principale organisation protestante, Eglise du Christ du Congo, a demandé à la Céni de tenir « ses promesses, faites devant Dieu et devant la nation, d’offrir à la nation la vérité et rien que la vérité des urnes ».

Le chemin vers la vérité passe par les 179 Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) où sont traités les résultats des bureaux de vote, avant de remonter à la Céni.

« Dans 92% des CLRC, les résultats compilés des procès-verbaux de dépouillement n’ont pas été affichés à l’extérieur », a relevé l’ONG d’observation électorale Symocel.

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