jeudi, mars 28, 2024
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Kenya: des Suisses attaqués, nouveau coup dur pour le secteur touristique

Kenya: des Suisses attaqués, nouveau coup dur pour le secteur touristique
 L’attaque vendredi contre deux touristes suisses au Kenya, dernière en date d’une série de violences visant des étrangers, est un nouveau coup dur pour l’industrie touristique de ce pays très prisé des Occidentaux et déjà affecté par les violences post-électorales de 2007-2008. Dans la foulée de ces attaques, le Kenya a lancé le 16 octobre une offensive armée dans le sud somalien pour en chasser les shebab. Nairobi accuse les combattants islamistes d’avoir violé son intégrité territoriale, à travers des enlèvements d’Occidentaux et d’autres attaques.
L’agression de vendredi, où une touriste suisse a été grièvement blessée et son chauffeur kényan tué près de la réserve nationale de Shaba, dans l’est du pays à quelque 250 km de Nairobi, ne semble pas avoir visé un citoyen suisse, mais s’inscrire plutôt dans un conflit intercommunautaire au sujet des droits de pâturages.
Le ministre du Tourisme, Najib Balala, a affirmé que la Suisse n’était pas la cible de cette attaque.
« C’est sans aucun doute une question locale. C’était une balle perdue », a-t-il confié à l’AFP. « Cela n’a rien à voir avec les shebab, ni avec la Somalie. Il y a eu quelques problèmes entre les populations Turkanas, Boranas et Somalis », a-t-il ajouté, notant que les querelles s’étaient intensifiées le mois dernier.
« Nous avons demandé aux touristes de ne pas se rendre (dans cette région), où de se faire accompagner par un garde armé », a-t-il indiqué.
Les professionnels du tourisme cherchent de leur côté à dédramatiser l’incident.
« Il semble que cet événement soit lié à des rivalités entre différentes communautés de la région de Shaba. C’est tout à fait local », a déclaré à l’AFP samedi le directeur d’une grande agence de tourisme kényane.
« C’est très regrettable, mais cela n’a pas de répercussions dans le reste du pays. (…) Le Kenya est grand, de la taille de la France, et cet incident est localisé », poursuit-il.
Le secteur du tourisme au Kenya venait juste de se rétablir après les violences qui ont suivi la réélection controversée fin 2007 du président Mwai Kibaki et avaient fait, selon des sources policières, plus de 1.500 morts et entraîné le déplacement d’environ 300.000 personnes contraintes de fuir leurs villages.
Le ministre du Tourisme Najib Balala a indiqué que plus de 950.000 étrangers étaient venus en 2009 et 1,1 million en 2010, soit un peu plus que le précédent record de 1,05 million atteint en 2007.
Le tourisme sur l’archipel idyllique de Lamu, au nord du Kenya, a toutefois été frappé de plein fouet par de récentes violences.
Une touriste britannique, Judith Tebbutt, a été enlevée début septembre dans un village de vacances de luxe, à proximité de la frontière somalienne. Son mari, David, a été tué dans l’agression. Elle serait détenue par des pirates dans un village proche de Harardere, dans le centre de la Somalie.
Recommandations américaines et britanniques
Trois semaines plus tard, la Française Marie Dedieu a été enlevée à son tour à Lamu et emmenée, comme Mme Tebbutt, en Somalie où elle est décédée en captivité.
Le 13 octobre, deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF), Montserrat Serra et Blanca Thiebaut, ont été kidnappées, cette fois dans les camps de réfugiés de Dadaab, avant d’être emmenées en Somalie voisine. Leur chauffeur kényan est grièvement blessé par balle.
Ces quatre enlèvements ont été attribués aux islamistes shebab. La police les soupçonnent également d’être responsables des deux attaques à la grenade, l’une dans un bar, l’autre à un arrêt de bus, qui ont frappé la capitale le 24 octobre.
Vendredi, les autorités américaines ont mis en garde leurs compatriotes contre tout déplacement au Kenya.
La Grande-Bretagne a également mis en garde ses ressortissants, notamment ceux qui voyagent près de la frontière avec la Somalie.
« Nous recommandons d’éviter de se rendre, sauf nécessité absolue, dans la zone couvrant les 150 km (93 miles) de la frontière avec la Somalie », selon un récent communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Auparavant, Londres avait mis en garde contre les voyages non essentiels à 60 km de la frontière somalienne.
Les arrivées de bateaux de croisière ont fortement chuté en 2010 en raison des menaces que font planer les pirates somaliens, dont les opérations s’étendent de la côte somalienne aux Maldives et de la mer d’Arabie à Madagascar.

AFP

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